Ecce Homo

Ou «A Picture of Dorian, gay.»

Nos langues qui se croisent et ma main qui descend,
Dans ses cheveux, d’abord, quel que soit mon amant.
Puis, toujours plus bas, je traverse son dos musclé,
Et la sueur de nos corps a un doux goût salé.

Je continue mon exploration, ma main croise ses fesses;
Peu m’importe leur forme, j’éprouve tant d’allégresse
A saisir pleinement ces formes si dodues
Homme, je l’écris, oui, j’aime ton cul.

Je me perds, toujours plus bas, ma main sur ses jambes
J’apprécie tant de remonter en câlinant ses poils,
Ces virils fils de fées; de passion je tremble
Et me dirige maintenant vers le cœur, l’étoile.

J’atteins enfin mon but, en croisant les deux sœurs,
Se balançant calmement, suspendues à la branche
Je constate en touchant sa verge son ardeur
Mon partenaire bande, prions comme un dimanche.

J’abaisse ma tête vers son nid intime
Mes lèvres sur son torse, je palpe son pouls
Quand je trouve enfin son mât, oui, comme en marine
L’engouffre dans ma bouche et le pompe de tout mon soul

Je sens finalement couler au fond de ma gorge
Le nectar de la vie au parfum si infâme
Je m’en délecte pourtant, veux le marteau en ma forge
Dans nos étreintes impies c’est moi qui joue la femme.

Vient le moment ultime où nos corps se joignent
La découverte de sensations occultées par les mœurs
Quelques mouvements, son épaule j’empoigne
Empalé sur sa queue, enivré de saveurs.

Communion de nos êtres, séparés de plastique
Je le sens s’engouffrer, oh ! Tous deux pris de frénésie
De cet échange résulte de grandes vagues électriques
Qui secouent nos physiques tout au long de la nuit.