Musique à écouter en lisant ça: Through the Pale Door de Faith and the Muse
Ou alors: Aumgaia de Rastaban.
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Il est 21h, c’est le soir de Beltaine. Dans cette forêt Galloise, des femmes vêtues d’une robe blanche s’avancent paisiblement à travers les arbres, murmurant d’anciennes litanies celtiques. Ces femmes, au nombre de 7, sont de touts âges, couleurs de peau, niveau de richesse, confondus. D’ailleurs, sous leur capuchon blanc, ces distinctions sont impossibles. Toutes différentes mais unies par leur croyance. Ce soir, elles vont communier avec notre Mère Nature, Gaïa.
A leur arrivée dans une clairière, leur but, d’autres femmes les attendent. Toutefois, l’une d’entre elles, la Grande Prêtresse, se tient nue au centre d’un pentacle. Sur chaque pointe du pentacle se tient un chandelier comportant une unique bougie, verte.
« Bienvenue, mes soeurs. Prenez place dans le cercle! Nous n’attendions que vous. »
C’est faux, bien sûr. Ce qu’elles attendent toutes, c’est une transe qui les conduira à l’extase, l’orgasme de la fusion avec la Nature.
Une fois installées, le cercle de femmes commence à psalmodier la même incantation. Si l’on y prête l’oreille, du vieil anglais se mélange à de l’Indien ainsi qu’à de l’Inuit. Ensuite, le cercle bouge. Il tourne. Ses membres dansent en ronde, en chantant, cette fois, des chants wiccans traditionnels.
Soudain, les sorcières se figent, comme si elles n’étaient qu’une. Elles sont la Grande Prêtresse, qui s’évanouit et tombe au sol, comme ses fidèles au même moment.
Lorsque, deux heures plus tard, elles se relèvent, toutes ont ressenti la même sensation de plénitude et de sérénité, comme un retour dans le giron, protecteur et chaud, d’une mère. De sa mère. On range les bougies en discutant, on efface le pentacle, mais avant on remercie, d’une même voix, Gaïa, notre Mère.
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C’est court, en effet. Mais comment raconter un Sabbat, alors que c’est une célébration personnelle avant tout?
Ecrit en 2011.